T&K EXPERTISE | Génération connectée, génération sacrifiée ?
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Génération connectée, génération sacrifiée ?

Quelle est donc cette lumière ? Celle qui clignote sur nos téléphones, qui scintille comme une étoile. Peut-être l’arrivée d’une bonne nouvelle… ou tout simplement d’un e-mail… Nous sommes captivés par cette lumière, à un tel point que nous ne pouvons pas nous empêcher de consulter le contenu de ce message. Sommes-nous attirés par ce qui brûle ?

Je suis le premier à être totalement « addicted », à être, par exemple, en tête-à-tête avec une femme et à ne pouvoir m’empêcher de lire cet email qui vient d’arriver. L’addiction dépasse implacablement ce manque de politesse que représente la lecture d’un message en pleine discussion.

Cette lumière est un peu comme un phare qui nous guide, nous indique notre destination, pour arriver à bon port et celui-ci se dénomme « Ultra-Connectis ».

Notre génération est réellement connectée à son travail, il n’est pas innocent que les employeurs fournissent « gracieusement » des téléphones professionnels. Cela permet d’être connecté en permanence et de travailler plus… mais pas pour gagner plus…

Ce phénomène se constate aussi dans la vie personnelle, qui a récemment passé une journée sans utiliser son smartphone, à se connecter à tel ou tel réseau social.

Nous sommes la première génération à être si connectés, si dépendants de notre téléphone. Quelles en seront les conséquences ? Difficile d’apporter une réponse avec aussi peu de recul.
Mais ce qui est constatable c’est que notre génération est plus sujette au stress, au burnout.

Le burn-out est un sujet d’actualité puisque la ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’a récemment évoqué, il s’agit d’une maladie d’origine professionnelle.

Ce syndrome d’épuisement professionnel est défini par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) comme un « ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnel chronique ».

Ce mal du XXIème siècle vise particulièrement les cadres, les chefs d’entreprise et est en constante augmentation selon une étude de l’institut national de veille sanitaire (INVS) publiée le 23 juin.

Nous sommes sur le marché du travail depuis quelques années mais éprouvons déjà une certaine lassitude face au travail. Quelle en est la cause ? Difficile d’avoir des certitudes mais il est fort probable que cette « hyper connectivité » ait un effet un néfaste.

Une fatigue physique est facile à surmonter, ce qui est beaucoup moins aisé pour une fatigue psychique.

Quelle est la solution ? De se déconnecter ? Non… et c’est là que la situation est perverse… Le fait d’être connecté est un mode de différenciation, la réactivité est un atout concurrentiel. La clientèle est friande de cela, on ne veut plus attendre, il nous faut une réponse immédiate à nos questions.

L’impatience est un mal de notre société actuelle, plus personne ne veut patienter, on se frustre, on râle dès que nous devons attendre. Comme le dit le dicton : « Le temps c’est de l’argent ! », l’argent étant le nerf de la guerre, tout est dit.

Difficile de trouver une solution à un problème si profond et sur lequel nous avons peu de recul. Personnellement j’essaye une à deux fois par mois de pouvoir m’accorder un moment de répit, du temps pour moi, en coupant mon téléphone. Vous verrez… faîtes le test ! C’est un véritable moment de quiétude ! Se couper de la technologie au 21ème siècle… démentiel mais si agréable. « Rejeter » ce qui nous permet de travailler, de vivre socialement, même d’exister pour certain, est si jouissif et presque un luxe.

L’e-mail : mal de notre génération ? Certainement pas car il nous permet d’être en relation avec nos proches étant éloignés géographiquement. Professionnellement, il permet de traiter des dossiers dans d’autres villes et ainsi élargir notre potentiel de clientèle.

Toutefois, il nous lie au travail en permanence, ne nous permets pas une réelle déconnexion, de nous évader totalement.

Quelles sont les conséquences sur notre santé ? Nul n’est capable de le dire aujourd’hui. Mais il est probable que les effets ne soient pas si neutres. Le premier du fait des ondes émises par nos téléphones, il a été prouvé que le cerveau se réchauffe du côté sur lequel notre téléphone repose le plus souvent.

Le second beaucoup moins mesurable mais très certainement tout aussi néfaste est cette dépendance psychique à ces outils de communication modernes. Cette absence de déconnexion ne nous entraîne-t-elle pas irrémédiablement vers le burnout ?

Il m’arrive régulièrement de me réveiller en pleine nuit et d’avoir le réflexe de vérifier si j’ai reçu un message ou un e-mail pendant mon sommeil. Alors qu’en fait, je ne répondrais jamais à une heure aussi tardive mais l’envie de regarder est toujours plus forte. Comment avoir un sommeil réparateur si notre cerveau est pollué par cette addiction. La fatigue psychique, plus néfaste que la fatigue physique, s’accumule… jusqu’à arriver à un stade de lassitude important.

Est-ce que vous vous reconnaissez dans ce type d’exemple ? Je ne vous le souhaite pas.

Espérons que cette réflexion ne soit pas pessimiste mais une crainte infondée. L’avenir nous le dira.

 

Date de Parution: Lundi 31 Aout 2015

Lien pour L’article: http://www.village-justice.com/articles/Generation-connectee-Generation,20308.html